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photo d'une ferme solaire

Comment faire pour implanter une ferme solaire ?

Selon le Ministère de la Transition écologique en matière d’énergie solaire photovoltaïque « En 2021, 2,8 GW supplémentaires ont été raccordés, contre 1,2 GW en 2020 ». Cela s’explique par un essor de l’autoconsommation chez les particuliers, mais aussi par l’émergence de fermes solaires de grandes dimensions. Qu’est-ce qu’une ferme solaire ? Quelle est la surface d’une centrale au sol ? Quelles sont les étapes pour construire un parc photovoltaïque ?

Qu’est-ce qu’une ferme solaire ?

Une ferme solaire est une centrale solaire photovoltaïque au sol, construite sur un terrain nu. En cela, selon l’ADEME, elle s’oppose à un autre type de photovoltaïque au sol : « les ombrières photovoltaïques destinées à protéger les aires de stationnement de véhicules du soleil ou des intempéries ».

Fonctionnement des panneaux solaires

Ces centrales solaires ne servent pas à des fins d’autoconsommation. Le plus souvent, elles permettent de favoriser la production et la vente d’électricité verte. Sous l’action du rayonnement du soleil, les cellules photovoltaïques des panneaux produisent un courant continu. Ce courant passe par un onduleur afin d’être transformé en courant alternatif et d’être injecté sur le réseau d’Enedis.

Quelle surface représente une ferme solaire ?

Cela dépend des projets. Ces fermes photovoltaïques se déploient sur plusieurs hectares ou dizaines d’hectares. Le plus souvent, elles permettent de valoriser des sols artificialisés. Toutefois, elles peuvent aussi entrer en complémentarité avec des activités agricoles ou d’élevage.

Sur quels types de terrains peut-on installer des fermes photovoltaïques ?

En général, les fermes solaires sont installées sur des terrains artificialisés appartenant à des entreprises ou des collectivités (friches industrielles, délaissés autoroutiers, anciennes décharges…). Toutefois, on peut également procéder à l’installation d’un parc photovoltaïque sur des terrains agricoles ou d’élevage dans certaines conditions.

Les friches industrielles

Une friche industrielle est un terrain abandonné par une entreprise après l’arrêt de l’activité qui s’y exerçait. Selon le site gouvernemental Vie-Publique.fr, on dénombre 2 400 friches industrielles dans l’Hexagone pour une surface totale comprise entre 90 000 et 150 000 hectares.

Suite à des opérations de dépollution, on peut procéder à la reconversion des friches industrielles et en faire des terrains adaptés à l’implantation de fermes solaires. Pour l’industrie, c’est un moyen de produire de l’électricité verte et de générer un nouveau revenu. C’est aussi l’opportunité d’améliorer son image de marque.

Les délaissés routiers et ferroviaires

Les délaissés routiers, autoroutiers et ferroviaires sont des terrains nus non utilisés. Ces parcelles n’ont pas vocation à être constructibles puisque trop proches de la circulation. Elles appartiennent à des sociétés autoroutières ou à des collectivités locales. Elles peuvent être transformées en centrales photovoltaïques sous réserve d’intégrer des enjeux environnementaux.

Anciennes décharges et terrains vagues

Les anciennes déchetteries et décharges sont également des terrains privilégiés pour l’implantation de fermes solaires. Comme l’explique Alexandra Noël, du Syndicat Mixte d’Etudes de Traitement des déchets (SMET 71) « Ce sont des terrains qui sont inconstructibles et sur lesquels on ne peut rien faire à part les valoriser en y installant des panneaux photovoltaïques. Le but est de valoriser ce terrain et d’y produire de l’énergie renouvelable et solaire ». Ce faisant, on peut produire de l’électricité pour alimenter les communes aux alentours.

Deux hommes de dos dans une ferme solaire, portant des gilets de sécurité, réunion de chantier

Ferme solaire et élevage

Comme le souligne le Code de l’urbanisme « les centrales au sol ne peuvent être autorisées que dès lors qu’elles ne sont pas incompatibles avec l’exercice d’une activité agricole, pastorale ou forestière sur le terrain sur lequel elles sont implantées et qu’elles ne portent pas atteinte à la sauvegarde des espaces naturels et des paysages ». À ce titre, les panneaux solaires peuvent entrer en complémentarité avec une activité d’élevage. Installés sur des pâturages et relativement en hauteur, ils peuvent permettre de donner de l’ombre aux animaux et les protéger des intempéries.

Certains porteurs de projet assurent d’ailleurs l’entretien des parcs photovoltaïques par des ruminants (ovins ou bovins). Selon le guide pratique sur l’agrivoltaïsme de l’institut de l’élevage « L’utilisation de surfaces clôturées peut en outre permettre à des éleveurs pratiquant la garde de réduire leur charge de travail voire le coût de main-d’œuvre lié à la garde du troupeau. L’entretien des clôtures étant de la responsabilité du gestionnaire de la centrale, l’éleveur se voit déchargé de cette activité coûteuse et chronophage ». C’est donc un moyen pour un exploitant agricole de réduire une partie des charges.

Terrain cultivable et fermes solaires

La préservation du foncier agricole est un enjeu de préservation de l’agriculture en France. C’est pourquoi, les terres arables font de plus en plus l’objet d’une sanctuarisation. Elles doivent être utilisées à des fins de production alimentaire. Cependant comme le souligne le Ministère de l’Agriculture « Au-delà de la fonction première des terres agricoles, à savoir la production agricole prioritairement à des fins alimentaires, d’autres fonctions économiques, sociales et environnementales peuvent être remplies par ces espaces ».

Sont autorisés les projets photovoltaïques qui répondent à une problématique agricole. Par exemple, des solutions de trackers solaires, des ombrières mobiles permettent d’optimiser la production agricole en offrant la quantité nécessaire de soleil et d’ombre aux cultures. Grâce à leur faible emprise au sol, ils n’empiètent que peu sur les zones cultivables. Ces synergies offrent à l’agriculteur un revenu secondaire complémentaire en protégeant l’activité agricole.

astuce

Le saviez-vous ?

Pour assurer un développement respectueux du photovoltaïque en milieu agricole, EDF ENR s’est engagé aux côtés des chambres d’agriculture et de la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles) au travers d’une charte de bonnes pratiques. Signée le 19 janvier 2021, elle détaille les études d’impact à mener ainsi que le suivi environnemental des projets. Cela permet d’assurer des retombées positives pour l’exploitant agricole ainsi que pour le territoire.

Comment créer une ferme solaire ?

La création d’une ferme solaire est une démarche de grande envergure. En effet, il faudra engager certaines formalités administratives avant d’envisager une recherche de financement et le lancement de la construction du parc photovoltaïque. Elles permettront :

Découvrons les différentes étapes.

1. Respect du plan local d’urbanisme

Avant toute chose, le porteur de projet doit s’assurer que la construction de la centrale photovoltaïque ne contrevient pas aux règles dictées par le PLU (Plan local d’urbanisme) ou de la carte communale.

2. Étude de faisabilité technique

Si le terrain est susceptible d’accueillir des panneaux solaires, il faut ensuite réaliser une étude de faisabilité technique qui viendra mesurer la rentabilité d’un projet solaire. Cela dépendra du taux d’ensoleillement de la région. Elle viendra aussi souligner les travaux d’adaptation du terrain à mettre en place (travaux de terrassement, par exemple).

Bon à savoir : Attention, cette étude doit parfois être complétée avec d’autres analyses. Cela dépend de son emplacement géographique et des sites alentours. Par exemple, pour des raisons de sécurité aérienne, certains terrains du fait de leur proximité avec des aérodromes ou aéroports doivent procéder à une étude de réverbération. Cette démarche vise à éviter l’éblouissement du personnel navigant et du personnel de la tour de contrôle.

3. Etude d’impact environnemental

Pour créer une ferme solaire, de grande envergure, il est parfois obligatoire de mener une étude d’impact environnemental. Depuis la parution du décret n° 2022-970 du 1er juillet 2022, cela peut être le cas pour certains projets d’une puissance supérieure ou égale à 300 kWc. C’est impératif lorsque le projet présente une puissance supérieure ou égale à 1 MWc. Ce document permet de mesurer l’impact des panneaux solaires sur la biodiversité locale. Elle vise à l’émergence de projets respectueux des écosystèmes. Pour ce faire, il faudra faire appel à un bureau d’études environnementales. Lors d’un pré-diagnostic, ces experts pourront aider le maître d’œuvre à déterminer les zones d’implantation sur le site avec le moins de contraintes écologiques (voisinage, faune, flores, protection des paysages, etc.). Les autorités publiques pourront s’appuyer sur ce document pour octroyer l’autorisation environnementale.

A noter : les projets d’installation de panneaux solaires sur toiture ou sur ombrières solaires sur parking ne sont pas soumis à une étude d’impact.

4. Enquête publique obligatoire

Les projets de plus de 1 MWc doivent faire l’objet d’une enquête publique dont le délai ne peut être inférieur à un mois. Elle permet de solliciter l’avis des administrés d’un territoire donné sur l’implantation du parc photovoltaïque.

5. Permis de construire ou déclaration préalable de travaux ?

Pour lancer la construction d’un parc de plus de 250 kWc, il faudra obtenir un permis de construire. En dessous de cette puissance, seule une déclaration préalable de travaux est nécessaire.

astuce

Bon à savoir 

Dans les sites sauvegardés ou classés, il est obligatoire demander un permis de construire pour tout projet supérieur à 3 kWc.

6. Construction du parc

Les travaux sont menés par un opérateur photovoltaïque qui accompagne le porteur de projet. Les travaux impliquent la mise en place des modules photovoltaïques, l’enfouissement des câbles ainsi que le raccordement au réseau Enedis. Ils s’étalent en général sur plusieurs mois, selon la taille de la centrale. Une fois le raccordement effectué, il sera possible de procéder à l’exploitation du parc.

Ferme solaire : l’appel d’offres est-il toujours obligatoire ?

Pas toujours. Pour assurer le développement et l’exploitation d’un projet solaire d’une puissance inférieure à 500 kWc, il n’est plus obligatoire de passer par une procédure d’appel d’offres. Cette mesure a été mise en place par l’arrêté du 6 octobre 2021 afin de faciliter les démarches administratives liées aux déploiements des énergies renouvelables. Vous pouvez donc choisir l’opérateur qui vous accompagne tout au long du projet.

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