L’autoconsommation pour les agriculteurs est un moyen de s’engager dans la transition énergétique et de réduire leur facture d’électricité. Nombreux sont ceux qui l’ont compris. Aujourd’hui, de plus en plus d'exploitants se tournent vers les énergies renouvelables. Au total, le secteur agricole représente 13% de de la production d’électricité photovoltaïque de France, avec plus de 50 000 exploitations équipées. En effet, en installant des panneaux solaires, les exploitations agricoles peuvent couvrir une partie de leurs besoins de consommation. Quelles sont les solutions photovoltaïques agricoles existantes ? Comment choisir la plus adaptée à son activité d’agriculteur ? Explications par EDF ENR.
D’après l’Ademe, « l’électricité représente 16,8 % des consommations d’énergie directe » d’une exploitation. Le passage à l’autoconsommation pour un agriculteur est donc l’opportunité de réduire ses coûts de production et de gagner en compétitivité. Pour produire de l’électricité en autoconsommation dans une exploitation agricole, il a plusieurs choix. Il peut opter pour des panneaux solaires en toiture ou installer des modules photovoltaïques au sol. Tour d’horizon des solutions photovoltaïques pour les professionnels du secteur agricole.
Tout d’abord, il est possible d’installer des panneaux solaires photovoltaïques sur la toiture d’un hangar agricole existant ou à faire construire. La réalisation d’une grange solaire peut être financée de plusieurs manières :
L’agriculteur peut aussi se tourner vers des solutions de bâtiments agricoles photovoltaïques “clé en main”. Il loue alors son terrain sur la longue durée dans le cadre d’un contrat de bail emphytéotique à une entreprise. Celle-ci vient financer la construction du hangar et se rémunère grâce à l’électricité produite par les panneaux solaires. Pendant toute la durée du contrat, l’exploitant peut utiliser le hangar à des fins professionnelles. Il peut y entreposer du matériel, abriter son bétail, stocker des récoltes ou semences, etc. A la fin du bail, au bout de 30 ans en règle générale, le hangar et les panneaux solaires sont cédés à l’agriculteur gratuitement. La durée de vie d’un panneau solaire dépasse les 30 années, le hangar photovoltaïque continue de produire de l’électricité même après le terme du contrat.
L’agriculteur peut aussi avoir recours à une solution de ferme solaire pour valoriser des friches agricoles. Non cultivables, ces terres se prêtent à l’installation d’une centrale photovoltaïque au sol. C’est un moyen d’en tirer de nouveaux revenus sans toucher aux terres arables. C’est d’autant plus intéressant que les terres incultes sont parfois à une taxe foncière et peuvent se convertir en une charge pour l’agriculteur.
L’agrivoltaïsme est une pratique qui consiste à combiner agriculture et production d’électricité grâce à l'énergie solaire. Encadrée par la loi, elle impose que la production agricole reste l’activité principale sur le terrain pour préserver les zones cultivables. L’installation des panneaux solaires permet d’optimiser la production et de générer un nouveau revenu pour l’agriculteur.
Elle peut prendre différentes formes comme :
EDF ENR, les chambres d’agriculture de France et la FNSEA ont signé ensemble une charte des bonnes pratiques pour le développement de projets solaires en milieu agricole. Un moyen de préserver les terres arables tout en accélérant la transition énergétique.
Outre le choix de la technologie à adopter, l’exploitation doit également déterminer quel mode d’autoconsommation photovoltaïque lui convient. A ce titre, elle peut opter pour :
Le mode d’autoconsommation à adopter dépend de la taille de votre exploitation, de ses contraintes techniques et géographiques, de votre activité (culture ou élevage), etc. A chaque exploitation peut convenir une ou plusieurs solutions solaires. Dans une optique de trouver la solution la plus adaptée à son activité, le plus simple reste de faire appel à un expert du photovoltaïque, comme EDF ENR pour réaliser une étude personnalisée.
Afin d’accompagner les agriculteurs à choisir l’autoconsommation, il existe différentes aides. Elles viennent soutenir financièrement l’installation des panneaux solaires photovoltaïques. Voici les principales.
La prime à l’autoconsommation pour les agriculteurs permet de minimiser l’investissement de départ. Elle varie selon la puissance-crête de l’installation. Fixée par les pouvoirs publics, elle est révisée tous les trois mois. Voici les montants 1er trimestre 2023 :
En dessous de 9 kWc, elle est versée en une seule fois. Au-delà, elle fait l’objet d’un versement en 5 ans. C’est souvent le cas pour une exploitation agricole.
L’obligation d’achat photovoltaïque est un levier pour rentabiliser plus facilement ses panneaux solaires. Signé sur une durée de 20 ans avec un opérateur agréé, comme EDF OA, les contrats en obligation d’achat permettent de vendre la totalité ou une partie de sa production photovoltaïque à un tarif fixé par l’État. Il est révisé chaque trimestre.
Pour la vente totale de votre électricité :
Pour la vente du surplus de votre production électrique :
L’installation des panneaux solaires photovoltaïques est soumise à la TVA. Toutefois, les exploitations agricoles, en tant qu’entreprises, sont, elles aussi, assujetties à la TVA. Elles peuvent donc récupérer la TVA sur l’achat et la pose des panneaux photovoltaïques.
Comme le veut le Code général des impôts, les exploitations agricoles qui décident d’installer une centrale solaire de plus de 100 kWc de puissance sont redevables de l’IFER (l’Imposition Forfaitaire des Entreprises de Réseaux). Pendant les 20 premières années d’exploitation, elles peuvent bénéficier d’un taux d’IFER réduit. Il est de 3,394 € par kilowatt de puissance électrique installée au lieu 8,16 €.
Le Bulletin Officiel des Finances Publiques précise que l’IFER n’est pas dûe dans le cas de centrales « exploitées par les consommateurs finaux d’électricité pour leur propre usage ».
Certaines collectivités locales ou chambres d’agriculture peuvent proposer des subventions pour l’autoconsommation agricole. Pensez à vous renseigner auprès de la Chambre d’Agriculture dont vous dépendez ou de la mairie de votre commune.
La rentabilité d’une installation en autoconsommation pour un agriculteur dépend de l’investissement de départ et de sa capacité de production. Elle est déterminée par plusieurs facteurs :
En général, on procède à un bilan en amont afin d’analyser les gisements solaires et de calculer la rentabilité du projet sur le long terme. A titre indicatif, on considère qu’un hectare de panneaux photovoltaïques équivaut à une puissance de 1 MWc. Cela dépend bien évidemment de l’ensoleillement local.
Outre les bénéfices directement réalisés par la consommation ou la vente d’électricité, il est important de mesurer les externalités positives liées à l’installation solaire. Par exemple, les panneaux solaires utilisés pour protéger les cultures maraîchères peuvent contribuer à faire des économies d’eau.
Pour installer une ferme solaire sur un terrain agricole ou des panneaux sur votre bâtiment photovoltaïque, il convient de respecter plusieurs étapes :
Une fois la centrale photovoltaïque mise en service, pensez à souscrire un contrat de maintenance pour vous assurer du bon fonctionnement de vos panneaux solaires.
Pour installer une ferme solaire sur un terrain agricole, il convient de respecter plusieurs étapes :
Pour obtenir la prime à l’autoconsommation, un agriculteur doit installer une centrale photovoltaïque en toiture d’une puissance inférieure ou égale à 100 kWc. Les installations au sol, en revanche, ne sont pas éligibles à cette aide.