Une grange solaire est un bâtiment utilisé pour sécher du foin et le stocker. Pour cela, il utilise une technologie de panneaux solaires hybrides permettant de récupérer la chaleur du soleil mais aussi de produire de l’électricité. Installés en toiture, ces modules permettent à l’agriculteur de réduire ses factures énergétiques mais aussi d’améliorer son bilan carbone. EDF ENR vous explique comment fonctionne le séchage solaire en grange et les opportunités qu’il revêt pour un exploitant.
Le séchage solaire en grange permet d’utiliser l’énergie solaire pour sécher le fourrage vert et produire du foin pour alimenter du bétail. Il faut savoir que le fourrage vert frais, juste après la coupe, contient environ 80 % d’eau. Il faut donc retirer cette eau pour pouvoir bien conserver les fourrages et éviter que ces derniers ne moisissent. D’autre part, retirer l’excédent d’humidité permet également de prévenir des incendies. En effet, comme le rappelle le média spécialisé Paysan Breton, « si le foin n’est pas bottelé parfaitement sec (humidité > 20 %), les bactéries présentes continuent leur vie, dégageant vapeur d’eau et chaleur ». Cette fermentation peut engager un échauffement des fourrages et provoquer une combustion spontanée, en d’autres termes un départ de flammes.
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Le séchage solaire permet de créer de bonnes conditions de déshydratation des fourrages afin d’éviter le risque d’incendies. Cette technique consiste à générer de l’électricité et à récupérer la chaleur du soleil pour produire de l’air chaud. Insufflé au cœur du bâtiment, il va venir réguler le taux d’humidité des fourrages et produire un foin de qualité.
Pour l’éleveur, la construction d’une grange solaire peut aussi avoir un intérêt d’un point de vue logistique. En effet, il peut la segmenter en différents espaces. Outre les zones de séchage et de stockage, il peut aussi y installer ses animaux et y développer la laiterie. Ainsi, il limite les déplacements et gagne du temps.
Pour sécher le foin dans un hangar solaire, on utilise un système thermovoltaïque. Celui-ci est constitué :
Pour sécher le foin, on installe les fourrages sur des caillebotis de séchage. Il s’agit de grilles posées sur le sol de la grange solaire dans lesquelles on va venir souffler de l’air chaud à l’aide d’un ventilateur de séchage. Ce foin peut être séché en vrac, en bottes rondes ou en bottes carrées selon l’usage que souhaite en faire le professionnel.
L’électricité produite va permettre d’alimenter le bâtiment mais aussi de mettre en route les turbines du ventilateur de séchage et le système de régulation de l’hygrométrie du séchoir.
La grange solaire est donc une solution durable intéressante pour les agriculteurs. Pour en mesurer les avantages, il peut être intéressant de prendre l’exemple d’un cas concret : celui d’une exploitation agricole située en Occitanie et qui cherchait l’autonomie fourragère.
Le bâtiment présente une surface de 1 575 m² et dispose d’une toiture photovoltaïque de 1 300 m² orientée plein Sud avec une inclinaison de 26 %. A l’intérieur, deux cellules de 127,5 m² sont dédiées au séchage du foin. Le reste de l’espace sert au stockage.
Pour les exploitants, cette installation s’est accompagnée de bénéfices. Le temps de travail a été réduit. Notamment, le chantier de fenaison, le processus qui consiste à récolter le foin pour ensuite le faire sécher est passé de 4 à 5 jours à 2 à 3 jours.
En outre, comme le souligne la plateforme OSAE en faveur de l’agroécologie, « depuis la mise en route du séchoir, les éleveurs ont relevé une augmentation de la production de lait de plus de 10 % » liée, entre autres, à une meilleure qualité du foin. Grâce aux diverses aides au photovoltaïque, comme le tarif d’achat et la prime à l’autoconsommation, les exploitants agricoles ont pu minimiser l’investissement de départ. D’après eux, la grange solaire a été amortie en 9 à 10 ans.
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Cet usage de l’énergie solaire peut entrer en complémentarité avec d’autres pratiques durables pour l’agriculture comme l’agrivoltaïsme, qui promeut le développement de parcs photovoltaïques permettant d’améliorer le rendement des cultures. Pour l’agriculteur, c’est également un moyen de générer un revenu passif par le biais de la vente d’électricité et de valoriser le foncier de son exploitation.