La puissance crête d’une installation photovoltaïque correspond à la puissance nominale d’un module en condition de laboratoire. Cette donnée est très importante à prendre en compte au moment de faire poser des panneaux solaires chez soi. Plus précisément, qu’est-ce que la puissance-crête ? Comment est-elle établie ? Quelle puissance choisir ? EDF ENR fait le point.
La puissance crête constitue la puissance nominale du panneau solaire. Il s’agit de la capacité de production d’une installation photovoltaïque dans des conditions optimales, à savoir :
La puissance crête est mesurée en watt crête (Wc) ou en kilowatt crête (kWc). Un kilowatt crête de puissance installée peut produire entre 850 kWh et 1 350 kWh d’électricité par an selon l’ensoleillement de votre région.
La puissance crête d’une installation photovoltaïque va jouer sur la production d’électricité. Plus l’installation est puissante, plus elle peut produire d’électricité. Pour faire un parallèle, c’est un peu comme la puissance en chevaux d’une voiture. Plus celle-ci à de chevaux, plus elle peut monter en vitesse.
Si la puissance-crête est un élément indispensable pour se lancer dans l’autoconsommation, elle n’est pas le seul critère à prendre en compte. A puissance égale, la production d’électricité varie en fonction de :
En prenant en compte tous ces éléments vous pourrez déterminer la capacité de production électrique de votre logement. C’est très pratique pour savoir combien de panneaux solaires installer chez vous.
Pour choisir la puissance crête de ses panneaux photovoltaïques en toiture, le mieux reste de faire une estimation de consommation. En effet, le but est de pouvoir répondre à vos besoins de consommation électrique sans surestimer ou sous-estimer la puissance.
Une installation de trop grande taille coûte plus cher à installer et reste difficilement rentable. Une centrale sous dimensionnée, à l’inverse, assure une production limitée et ne vous permet pas de faire les économies d’énergie désirées.
En général, les particuliers se tournent vers des centrales photovoltaïques d’une puissance-crête de l’ordre de 3 kWc. Si vous disposez d’équipement plus énergivores, comme une pompe à chaleur ou une piscine chauffée que vous souhaitez, il faudra peut-être opter pour une puissance plus importante.
Le choix d’une puissance inférieure ou égale à 3 kWc est également souvent intéressant d’un point de vue des démarches, des dispositions fiscales et des aides à l’autoconsommation. Explications.
Installés en toiture, les panneaux solaires impliquent une autorisation d’urbanisme de la part de la mairie, quelle que soit leur puissance crête. En effet, ils viennent modifier l’aspect extérieur de la bâtisse. De ce fait, leur installation peut être réglementée par le PLU (Plan local d’urbanisme).
En revanche, les panneaux photovoltaïques au sol font l’objet d’autres formalités. Pour une installation au sol d’une puissance inférieure ou égale à 3 kWc, aucune autorisation n’est nécessaire, si la structure ne dépasse pas 1,80 mètre de hauteur. Au-dessus de ce plafond, une déclaration de travaux est impérative.
Dans tous les cas, la demande est à déposer auprès de la mairie. Les autorités locales disposent d’un mois pour répondre. L’absence de réponse fait office d’accord tacite. Pour garder une trace du dépôt de dossier, pensez à l’envoyer en recommandé.
En France, l’installation de modules photovoltaïques est soumise à la TVA. En temps normal, s’applique un taux de TVA standard de 20 %. Toutefois, pour inciter les particuliers à s’équiper, les autorités publiques ont décidé d’appliquer un taux de TVA réduit sur les systèmes photovoltaïques de petites envergures. Pour un dispositif d’autoconsommation d’une puissance crête inférieure ou égale à 3 kWc, la TVA est de 10 %.
La prime à l’investissement (également appelée prime à l’autoconsommation) est une aide au photovoltaïque. Elle permet aux ménages de limiter l’investissement de départ. Le montant de cette aide dépend de la puissance installée. Il est fixé par arrêté tarifaire trimestriellement et est établi selon un barème dégressif appliqué de la manière suivante :
| Prime à l’autoconsommation – Barème du T4 2023 | |
|---|---|
| Puissance-crête de l’installation | Montant total de la prime |
| ≤ 3 kWc | 370 € / kWc |
| ≤ 9 kWc | 280 € / kWc |
| ≤ 36 kWc | 200 € / kWc |
| ≤ 100 kWc | 100 € / kWc |
Auparavant versée en 5 ans, la prime à l’autoconsommation est désormais versée en une seule fois pour toute installation d’une puissance inférieure ou égale à 9 kWc.
En outre, pour rentabiliser plus vite la pose des panneaux solaires, les ménages peuvent vendre l’électricité produite, en totalité ou en partie à un tarif fixé par l’État. Ces contrats en obligation d’achat (OA solaire) sont signés avec EDF OA, ou tout autre acheteur obligé selon votre région. Comme pour la prime à l’autoconsommation, le montant de l’aide dépend de la puissance nominale installée.
| Tarif d’achat – Barème du T4 2023 | ||
|---|---|---|
| Puissance-crête de l’installation | Tarif d’achat du kWh en vente du surplus | Tarif d’achat du kWh en vente de la totalité de l’électricité |
| ≤ 3 kWc | 0,1300 € | 0,1735 € |
| ≤ 9 kWc | 0,1300 € | 0,1474 € |
| ≤ 36 kWc | 0,0780 € | 0,1382 € |
| ≤ 100 kWc | 0,0780 € | 0,1202 € |
La vente de l’électricité photovoltaïque vous permet de générer un nouveau revenu. Les installations photovoltaïques d’une puissance allant jusqu’à 3 kWc ne sont pas soumises à l’imposition et ne sont pas assujetties aux prélèvements sociaux.
Cependant, il est important de déclarer ces revenus solaires au fisc en mentionnant le montant perçu dans la case « revenus nets exonérés » du formulaire 2042C Pro. Une fois cela fait, il suffira de joindre ce formulaire à votre déclaration d’impôt sur le revenu.
Au-delà de 3 kWc, vous êtes imposés sur la vente d’énergie au titre des bénéfices industriels et commerciaux (régime micro-BIC). Vous devez déclarer votre production solaire sur le formulaire 2042 C Pro, en indiquant le montant perçu dans la case « revenus imposables ». Ce montant fera l’objet d’un abattement de 71 %, ce qui signifie que seuls 29 % des revenus générés seront imposables. Si le montant à payer après l’abattement est supérieur à 61 €, vous devrez ajouter 15,5 % de prélèvements sociaux.
Optimiser la puissance des panneaux solaires n’est pas possible. La puissance en tant que telle est une donnée mesurée en laboratoire. Elle indique la capacité de production nominale.
Comme il n’est pas possible d’augmenter la puissance en chevaux d’une voiture, il est impossible d’augmenter la puissance d’une centrale solaire, sauf si vous ajoutez de nouveaux panneaux.
En revanche, il est possible d’optimiser le rendement de votre installation. Le rendement correspond à la quantité d’électricité produite comparée à la quantité d’énergie reçue. Plus celui-ci est élevé, plus votre installation produit. Pour maximiser la performance de vos panneaux solaires photovoltaïques, voici quelques conseils.
Tout d’abord, il convient de bien choisir la puissance des modules solaires installés. En moyenne, les panneaux solaires vendus sur le marché présentent une gamme de puissance qui oscille entre 250 Wc et 400 Wc. Plus le panneau solaire sera puissant, moins vous aurez besoin de mobiliser d’espace de toiture pour produire de l’énergie.
Au moment d’installer des panneaux solaires, il est important de considérer le choix de la technologie utilisée. En général, vous pouvez vous tourner vers deux options :
Les panneaux monocristallins ont un rendement d’environ 20 %, contre en moyenne 15 % pour les panneaux polycristallins. Bien que plus chers à l’achat, les panneaux monocristallins s’avèrent souvent plus rentables.
On l’a dit, l’ensoleillement joue un rôle clé dans la productivité des panneaux solaires. Dans l’idéal, si vous le pouvez, veillez à orienter vos panneaux solaires vers le sud, point cardinal le plus ensoleillé. Si votre toiture ne vous le permet pas, vous pouvez les disposer en partie à l’est et en partie à l’ouest. Ainsi, l’installation peut profiter d’un ensoleillement maximal tout au long de la journée.
L’inclinaison des panneaux photovoltaïques influe sur les performances de votre installation. Idéalement, pour maximiser la production d’énergie, les panneaux devraient changer d’inclinaison pour suivre la trajectoire du soleil. Toutefois, peu sont les modèles qui sont mobiles. En France, en théorie, l’angle d’inclinaison optimal pour les panneaux solaires est de 30° à 35°. Cela permet une meilleure absorption de la lumière solaire et une production d’énergie plus efficace.
Si vous avez un toit plat ou si vous choisissez une installation au sol, il est possible d’ajuster l’inclinaison de vos panneaux. En pratique, dans le reste des cas l’inclinaison est dictée par la pente du toit.
Les impuretés amenées par le vent, les feuilles mortes, les fientes d’oiseaux font barrage à la lumière et peuvent jouer sur la production de vos panneaux solaires. Pour maximiser les performances de votre installation, il est important de procéder à un entretien régulier des modules. Vous pouvez les nettoyer avec de l’eau douce pour éliminer les saletés incrustées sur la surface. En hiver, pensez à retirer la neige accumulée sur le panneau qui obstrue le passage des rayons du soleil.
Enfin, la mise en place d’un gestionnaire d’énergie permet d’optimiser la production et la consommation d’énergie solaire. Dispositif domotique, ce dernier pilote vos appareils électriques, comme le chauffe-eau, par exemple. Il lance la production sanitaire au moment où les panneaux solaires produisent de l’électricité pour éviter d’en acheter au réseau.
